Pomme golden Admin
Nombre de messages : 136 Age : 46 Localisation : Vaucluse Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Les enfers Lun 2 Juin - 17:11 | |
| Les enfers qui, aujourd'hui ne sont plus que des symboles a représenté pendant des millénaires un élément de l'existence humaine, aussi présent que doué de réalité. L'enfer, lieu de supplice pour les damnés, aurait été créé à l'origine pour les démons. Il constitue un séjour définitif (cf. le Synode de Constantinople de 543). « Vous qui entrez ici, perdez tout espoir », écrira même Dante sur son porche d'entrée. Il n'y aura pas d'amnistie. Les fresques peignent l'enfer sous les jours les plus terrifiants : fournaises, fers chauffés à blanc, abîmes pestilentiels, roues armées de dents acérées, matelas de charbons ardents, légions de démons cornus et fourchus... Mais tous les théologiens s'accordent à reconnaître, derrière saint Paul, que la première souffrance encourue y sera le « dam », c'est-à-dire la privation de Dieu. La pensée chrétienne moderne analyse plutôt les flammes comme des tortures psychiques engendrées par l'âme révoltée (peur, remords, rébellion contre Dieu), et qui se trouveraient naturellement éteintes si l'âme consentait d'elle-même à se tourner vers l'amour divin.
L’enfer n’est pas une spécificité de la religion chrétienne. Toutes les cultures ont conçu une vie dans l’au-delà, au départ comme un prolongement de la vie terrestre. Puis apparaît le thème du jugement des actes du vivant et de la " pesée de l’âme " conduisant à une répartition entre élus et damnés. Un espace spécifique est alors affecté à ces derniers, condamnés en raison de leurs fautes à des souffrances et supplices éternels.
Chez les bouddhistes,
l'enfer s'attache à punir l'aspect psychologique des fautes humaines. Les pécheurs expieront leurs péchés en éprouvant tantôt le froid le plus intense, tantôt la chaleur la plus épouvantable, dans leur traversée des neuf enfers du feu et des neuf enfers du froid. Le juge des morts pèse les bonnes et les mauvaises actions dans sa balance de la justice, avant de livrer les âmes coupables aux bourreaux infernaux.
Le royaume d'Hadès Le monde des Enfers, qui apparaît fréquemment dans la mythologie grecque, était régi par le dieu Hadès (nom qui désigne également les Enfers). Frère de Zeus et de Poséidon, Hadès était habituellement exclu de la liste des Olympiens parce que son royaume était l'opposé de l'Olympe céleste. C'est aux Enfers que les âmes des hommes étaient Jugées après la mort et, le cas échéant, punies dans les sombres régions infernales de l'Érèbe et du Tartare. Cependant les Enfers englobaient aussi les champs Élysées ou îles des Bienheureux, où séjournaient les âmes vertueuses. Chez Homère, l'Hadès est situé dans une région privée de soleil, au-delà du grand fleuve Océan qui entoure la Terre. Quand les Grecs découvrirent de nouvelles parties du monde, une autre tradition localisa les Enfers au centre de la Terre : ils étaient reliés au monde des vivants par des cavernes insondables et des rivières souterraines comme l'Achéron (fleuve de l'affliction), l'un des cinq fleuves des Enfers, qui coulait dans le nord de la Grèce. Les quatre autres étaient le Styx (fleuve de la haine) qui entourait les Enfers, le Léthé (fleuve de l'oubli), le Cocyte (fleuve des gémissements) et le Phlégéthon ou Pyriphlégéthon (fleuve de feu). Charon, le nocher des Enfers, faisait traverser aux âmes des morts le Styx et, dans certaines légendes, les autres fleuves.
L'enfer est décrit par le Coran
suivant les représentations populaires classiques, dominées par le feu, la poix brûlante et le soufre fondu. Le « Paradis de Mahomet » exprime à l'inverse le paroxysme des joies terrestres - sources, banquets, jeunes filles radieuses - , sous forme de ce que la civilisation arabe du VIIe siècle a produit de plus merveilleux dans ses palais et ses jardins (le mot Janna, « jardin », est employé 66 fois dans le Coran). Mais la plupart des théologiens modernes et l'Islam d'inspiration mystique tel le Soufisme y lisent avant tout une métaphore des joies spirituelles dont la plus élevée est la vision de Dieu. Le Monde Ultime dans l'au-delà musulman commence aussitôt après le Jugement, quand l'état définitivement assigné au défunt ne connaîtra plus ni limite ni limitation.
Civilisations antiques
Dans de nombreuses civilisations antiques, le monde de l'après-mort est un séjour d'où l'on ne revient réservé aux morts pourvus d'une sépulture, les autres étant voués à hanter misérablement leurs anciens lieux de vie. La coutume, fort répandue, de pourvoir les tombes - au moins celles des puissants - d'un mobilier funéraire et de provisions indique que les morts y poursuivent une existence plus ou moins semblable à celle qu'ils ont menée sur Terre. Mais il s'agit d'une vie morne, exsangue, poussiéreuse, sans autre perspective qu'un enfoncement progressif dans l'oubli et le néant. Relèvent, par exemple, de cette catégorie l'Arallou des Assyro-Babyloniens, l'Hadès homérique, les Sources jaunes des Chinois et, à certaines nuances près, le Shéol de l'Ancien Testament.
Quant aux habitants de ces « enfers », ils ne sont pas des âmes mais des spectres ou des ombres, décalques affaiblis des vivants qu'ils ont été.C'est là que démons, ou dieux déchus, tourmentent la foule des damnés. Chez les grecs ce sont les Titans vaincu par Zeus, qui furent précipité dans le Tartare.
Comme le décrit HÉSIODE :
Les titans souterrains étaient enveloppés d'un souffle de feu ; une flamme immense montait dans l'air divin et, malgré leur endurance, ils sentaient leurs yeux aveuglés pas la fulgurante clarté de la foudre et de l'éclair. Un chaleur prodigieuse ardente envahissait les espaces. Autour de ce lieu s'étend une barrière d'airain ; la nuit entoure d'un triple cercle son orifice étroit ; au-dessus prennent naissance les racines de la terre et de la mer stérile. Là les Titans divins son cachés dans les ténèbres brumeuses, par la volonté de Zeus, l'assembleur de nuages. Pour eux, point de sortir possible : Poséïdon a fermé des portes d'airain sur ce lieu et un rempart l'encercle de tous côtés.
Déjà dans un texte qui remonte à deux mille ans avant notre ère, l'épopée babylonienne de la Création évoque la lutte grandiose et monstrueuse de Tiamat, déesse de la mer, et de ses alliés contre Marduk, dieu suprême comme Zeus, et c'est la même issu qui clôt le combat : Marduk les enchaîna et brisa leurs armes. Ils furent jetés dans des filets, restèrent dans des nasses, furent mis dans des cavernes : ils étaient pleins de lamentations. Ils subirent leur châtiment et furent retenus dans des geôles.
Chez les Babyloniens
Ll'enfer est une étrange ville souterraine, l'arallû, « que défendent sept murailles et sept portes ». Les damnés eux-mêmes formaient des troupes de démons acharnés à tourmenter leurs compagnons de malheur : Les démons occasionnels, les edimmu, sont les mal satisfaits de l'au-delà ; ce sont les esprits de tous ceux qui n'ont pas eu un minimum de bonheur dans l'existence ou qui l'ayant atteint, en on été prématurément privés. Ce sont les esprits des filles nubiles mortes vierges, des prostitués mortes de maladie, des femmes mortes en couches ou alors qu'elles allaitaient encore, des péris en mer ou par noyade quelconque, des accidentés (l'homme qui a chu d'un palmier). Enfin ceux qui sont morts sans enfants n'auront laissé personne pour assurer leurs offrandes funéraires, ceux qui sont morts sans avoir reçu de sépulture, feront partie de la cohorte revendicatrice.
On entrevoit ici quelque chose de cette intuition profonde selon laquelle les tourments des damnés sont l'oeuvre des damnés eux-mêmes.
Revenir des enfers Dans la Divine Comédie, la visite de Dante guidé par Virgile dans un enfer rigoureusement structuré met fin à une longue tradition de descentes aux Enfers amorcée au deuxième millénaire avant notre ère, dans le mythe mésopotamien de Gylgamesh où Enkikou raconte sa descente aux enfers.
Thésée, Orphée, Achille, Ulysse, reviendront eux aussi des enfers pour mieux édifier les vivants par leurs descriptions. Ainsi, dans l’Enéide de Virgile, livre V, Enée visite les enfers : " Dans le vestibule même, à l’entrée des gorges de l’Orcus, le Deuil et le Remords vengeur ont fait leur lit ; là habitent les pâles Maladies, et la triste Vieillesse, et la Crainte, et la Faim mauvaise conseillère, et la hideuse Pauvreté, formes terrible à voir, et la Mort, et la souffrance ; puis le Sommeil, frère de la mort, et les Joies mauvaises de l’esprit, et, sur le seuil en face, la Guerre meurtrière, et les chambres de fer des Euménides, et la Discorde insensé avec sa chevelure de vipères nouée de bandelettes sanglantes. | |
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