Tives
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 | Sujet: Les fantômes du Québec  Lun 23 Juin - 5:19 | |
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- Les fantômes du Québec
Jean-Christophe Laurence et Marie-Christine Blais
La Presse
Nos fantômes ne sont pas très nombreux. Ni très méchants. Mais ce sont des fantômes quand même. En voici quelques-uns.
Le «pouceux» de Manseau
Certains jurent l'avoir vu faire du pouce le long de l'autoroute 20, même s'il s'évanouit dans la nature dès qu'on arrête la voiture pour le faire monter. Le fantôme de Manseau aurait l'allure d'un hippie jamais revenu de son bad trip d'acide, qui attend patiemment, depuis 35 ans, que quelqu'un veuille bien le conduire jusqu'au village où avait lieu, les 1er, 2 et 3 août 1970, le tristement célèbre festival pop de Manseau.
Le fantôme du parc des Laurentides
L'histoire se passe sur la route 175 du parc des Laurentides, entre Québec et Chicoutimi. Pas très loin du restaurant l'Étape, des automobilistes disent avoir vu une jeune femme faisant de l'autostop. Lorsque la voiture s'arrête, l'autostoppeuse exhibe une carte sur laquelle est écrite une adresse, à Québec. Puis... elle disparaît dans la brume. Ceux qui se sont rendus à ladite adresse ont été accueillis par les parents d'une jeune fille morte dans le parc, quelques années plus tôt... Cette rumeur court depuis le milieu des années 80. Certains prétendent qu'elle s'inspire d'une chanson country de Tex Ritter, qui raconte à peu près la même histoire. Quelques échanges radio entre camionneurs et la légende aurait pris son envol.
Le fantôme de la Dame blanche
La dame vivait dans le bout de Québec, au temps de la Nouvelle-France. Son époux part à la guerre, en lui promettant de revenir très vite. Évidemment, le jeune homme meurt au champ de bataille. Folle de désespoir, sa femme se lance au bas des chutes Montmorency, vêtue de sa robe de mariée. On raconte que la petite chute, à côté de la principale, est en fait le voile de la dame blanche, flottant dans l'eau pour l'éternité.
Certains lieux se prêtent particulièrement à la présence de «fantômes», notamment dans le Vieux-Montréal et dans certains théâtres.
Le fantôme du TNM
Des mouvements d'ascenseur «freestyle». Des lumières qui s'éteignent et se rallument. Des bruits de pas émanant de la scène. Un banc qui reste toujours baissé. Au Théâtre du Nouveau Monde, les fantômes ont la réputation d'être très actifs. Hypothèse des «spécialistes»: les esprits auraient été libérés pendant les rénovations, avec l'abattage de certains murs. Employé du théâtre, Gregory Pratt raconte:" «a veilleuse dans la salle s'appelle "sentinelle" ou "ghost light". Elle est toujours allumée. Si elle s'éteint, ça porte malheur à la production. Un jour de visite guidée, des ados ont éteint la sentinelle. Au même moment, Serge Postigo était en train de faire des réparations sur sa maison. Il a glissé de son échelle et s'est tranché la main. Il a fallu annuler des représentations.»
Les fantômes du Forum
Dans les années 70, ils ont aidé le Canadien de Montréal à gagner six coupes Stanley, puis deux autres en 1986 et 1993. Les clubs adverses les redoutaient plus que la peste. Qui? Les fantômes des anciens «grands» du Canadien. Quand le Forum a déménagé, malheureusement, ils n'ont pas suivi. Ils errent aujourd'hui entre les murs du cinéma AMC Forum et se reposent, la nuit venue, sur les vieux bancs de l'ancien aréna, conservés en souvenir.
Le fantôme du Quat'Sous
Jacob, c'est le nom qu'a donné l'ancien directeur du Quat'Sous, Pierre Bernard, au fantôme bienfaisant qui vit, paraît-il, dans le petit théâtre installé dans une ancienne synagogue de l'avenue des Pins. «Avant chacune des premières sous ma direction, j'allais seul, dans la salle, invoquer Jacob et lui demandais de protéger la production, explique Pierre Bernard. Quand le spectacle marchait, j'allais le remercier. Et s'il marchait moins? Je le remerciais aussi en l'assurant qu'on cherchait à faire de notre mieux!» «Je ne parlais pas de fantôme, moi, dit de son côté Louise Latraverse, qui a elle aussi dirigé le Quat'Sous. Je parlais plutôt d'un ange qu'on entendait au-dessus de nos têtes:c'était sans doute le vent dans le toit qui produisait ce bruit. Mais ce son nous protégeait, je crois.»
Le fantôme du Château Ramezay
C'est avec enthousiasme que le personnel de l'endroit parle du fantôme de Madame O'Dowd, qui serait morte dans son bain à l'étage et à qui on attribue toutes sortes de phénomènes étranges survenues dans ce joli musée situé au 280, rue Notre-Dame Est, dans le Vieux-Montréal. Justement, on y présente ces jours-ci une exposition consacrée aux crimes et aux châtiments en Nouvelle-France. Pas de fantôme en vue, mais de quoi donner bien des frissons quand on apprend comment fonctionnait le système judiciaire de l'époque!
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